samedi 5 octobre 2013

Hommage à Denis Diderot

Aujourd'hui le 5 octobre 2013, on célèbre le 300e anniversaire de la naissance du célèbre écrivain, philosophe et encyclopédiste français :

Denis Diderot

 (• Langres 1713 - † Paris 1784)
Diderot n'a semble-t-il jamais eu d'armoiries personnelles, et pour cette raison, comme ce blog est consacré au blason, j'ai donc créé ce petit montage avec son portait, sa vraie signature et deux pages de l'Armorial de La Planche (1669).
Denis Diderot est donc né le 5 octobre 1713 à Langres, en Champagne, de Didier Diderot (1675-1759), maître coutelier, et Angélique Vigneron (1677-1748).
chromo du début du XXe siècle illustrant le Département de la Haute-Marne avec le blason de la préfecture : Chaumont,
 le portrait du héros départemental : Diderot et les principales productions ou spécialités de la région.
Initialement destiné à la prêtrise, Denis Diderot fait ses études au collège des Jésuites de Langres (Haute-Marne) en 1723. Après avoir reçu la tonsure (1726), il quitte Langres pour Paris (1728). 
blason de l'établissement jésuite de Langres (Haute-Marne) où Diderot fit ses études -
extrait de l'Armorial Général de France (1696-1711) de Charles-René d'Hozier - Généralité de Champagne, page 475.
 En 1732, diplômé maître ès arts, il mène une vie bohème et littéraire faite de petits métiers. Il traduit des ouvrages anglais de médecine et de philosophie, qui le poussent à rédiger ses 'Pensées philosophiques' en 1746, où il démontre déjà son caractère athée. Ami de Jean-Jacques Rousseau et Jean Le Rond d’Alembert, il accepte de se charger avec ce dernier de l'élaboration de 'L'Encyclopédie' en 1747, une sorte de "Wikipedia" à l'ère du papier. Ce travail occupera vingt ans de sa vie, mais ne l'empêchera pas d'écrire ses propres réflexions. La publication en 1749 de sa 'Lettre aux aveugles', lui vaut même d'être condamné par l'Église et emprisonné à Vincennes durant trois mois. Cette arrestation, si elle le rend méfiant, affermit son caractère. Tour à tour critique d'art, romancier, auteur de théâtre, défenseur de la raison critique, Diderot s'affirme comme le chef de file des Lumières françaises. Incarnation de l'honnête homme, ses ouvrages n'en sont pas moins interdits, y compris 'L'Encyclopédie'.


Il publie des drames dits « bourgeois », qui font date dans l’histoire théâtrale : le Fils naturel (1757), le Père de famille (1758). À partir des années 1760, il compose ses romans les plus célèbres : la Religieuse (mis en chantier en 1760, publié de manière posthume en 1796), le Neveu de Rameau (composé de 1762 à 1774), Jacques le Fataliste et son maître (composé en 1771, publié de manière posthume en 1796).
D’octobre 1773 à mars 1774, Diderot séjourne à la cour de Catherine II de Russie, à Saint-Pétersbourg, où il rédige des Mémoires pour Catherine II. Après un passage à La Haye, en Hollande, il rentre en France en octobre 1774.
Il publie son neuvième Salon en 1781. Victime d’une attaque d’apoplexie (19 février 1784), il meurt le 31 juillet de cette même année à Paris. En septembre, l'impératrice Catherine II fera parvenir 1 000 roubles à sa veuve.

quelques volumes de l'Encyclopédie - BNF Pars

L'ENCYCLOPÉDIE   
Un peu à la manière de Wikipedia de nos jours, qui n'est donc pas une révolution intellectuelle, de nombreux collaborateurs ont participé, chacun dans leur domaine de compétence, à la rédaction d'articles pour les compiler dans les nombreux volumes de l'Encyclopédie, domaine par domaine, afin d'établir un recensement de tout le savoir des hommes de l'époque. Ainsi, les articles et planches pour l'Art de l'Héraldique ont été composés par différents auteurs, certains anonymes, mais à l'exclusion de Denis Diderot lui-même, qui n'entendait rien a cette science, il faut bien le préciser. En définitive, comme il était avec son comparse d'Alembert, le "Chef de Projet" de l'Encyclopédie, c'est à lui que revient l'attribution du travail final en édition y compris sur les chapitres auxquels il n'a pas participé.

Voici quelques définitions d'époque (parfois peu claires ou critiques) extraites du dictionnaire encyclopédique, en alternance avec une petite sélection de planches héraldiques, certaines ayant été coloriées, extraites du recueil dont la page de couverture originale est montrée ci-dessus :

HÉRALDIQUE   
Logique - Art héraldique
Écrit par Louis de Jaucourt (D.J.) 
Dimanche, 01 Décembre 1765 09:00

(ART.) C'est la science du blason, Voyez BLASON. Il n'y a pas une seule brochure sur l'art de faire des chemises, des bas, des souliers, du pain ; l'Encyclopédie est le premier & l'unique ouvrage qui décrive ces arts utiles aux hommes, tandis que la librairie est inondée de livres sur la science vaine & ridicule des armoiries ; je ne les vois jamais ces livres dans des bibliotheques de particuliers, que je ne me rappelle la conversation du pâtre, du marchand, du gentilhomme, & du fils de roi, que la Fontaine fait échouer au bord de l'Amérique ; là se trouvant ensemble, & raisonnant sur les moyens de fournir à leur subsistance prochaine, le fils de roi dit, qu'il enseigneroit la politique. Le noble poursuivit :

Moi je sai le blason, j'en veux tenir école,

Comme si devers l'Inde, on eût eu dans l'esprit

La sotte vanité de ce jargon frivole. (D.J.)

Cependant comme le tems n'est pas encore venu parmi nous, où l'art héraldique sera réduit à sa juste valeur, voyez volume II. de nos Planches & de leurs explications, les principes généraux du Blason, avec des figures relatives à chacun des termes qui lui sont propres.




BLASON   
Logique - Art héraldique
Écrit par Marc-Antoine Eidous 
Samedi, 01 Janvier 1752 09:00

S. m. l'Art héraldique ou l'Art de blasonner les armoiries des maisons nobles, ou d'en expliquer toutes les parties dans les termes qui leur conviennent. Voyez ARMOIRIES.

Des diverses étymologies du mot blason, la plus probable est celle qui le fait venir du mot Allemand blasen, qui signifie sonner du cor, parce que c'étoit autrefois la coûtume de ceux qui se présentoient pour entrer en lice dans les tournois, de notifier ainsi leur arrivée. Ensuite les héraults sonnoient de la trompette, blasonnoient les armes de ces chevaliers, les décrivoient à haute voix, & se répandoient quelquefois en éloges, au sujet des exploits de ces braves.

Il y a cette différence entre les armes & le blason, que les premieres sont des devises ou des figures dont est chargé l'écusson, & que le blason est la description que l'on en fait verbalement. Voyez ARMOIRIES & DEVISE.

Les regles de cet Art sont 1° de nommer d'abord le métal ou la couleur du champ, comme d'or, d'argent, ou de gueules : 2° de spécifier la maniere ou la division de l'écu par lignes, soit de haut en-bas, ou en bandes, & de même la différence de la ligne, c'est à savoir si elle est endentée, engrelée, &c. 3° dire ensuite ce que porte le champ : 4° après avoir exprimé de la sorte le champ, sa division & son port, s'il y a plus d'une piece dans le champ, il faut commencer par la principale : 5° s'il y a plus d'une sorte de pieces dans le champ, il faut nommer la premiere celle qui est dans la principale partie : 6° éviter la répétition des termes en blasonnant, & sur-tout celle de ces mots de, ou, &, avec : 7° les trois formes de blason consistent en métaux, en pierres précieuses, & en planetes : la premiere convient aux simples gentilshommes ; la seconde aux nobles qualifiés ducs, comtes, &c. la troisieme aux empereurs, aux rois, aux princes, quoique cette variété soit improuvée des François, ainsi que des autres nations qui n'usent que de métaux & de couleurs pour tous les degrés de noblesse, & quoique nous tenions d'eux l'Art héraldique : 8°. c'est mal blasonner, que de mettre couleur sur couleur, & métal sur métal ; ce qui souffre une seule exception en faveur des armes de Jérusalem, qui sont d'argent à la croix potencée de gueules entre quatre petites croix d'or. Ajoûtez que des lions debout sont dénommés rampans ; s'ils marchent, passans, gardans ; on les nomme encore saillans, regardans, &c. Les loups & les ours se qualifient comme les lions ; les griffons, au lieu de rampans & de saillans, sont dits segreans ; les lions, les griffons, & les aigles sont dénommés aussi langués & armés ; les cygnes, membrés ; les faucons, chaperonnés ; les coqs, armés, crêtés, barbetés, c'est-à-dire, lorsque les langues, les becs, & les serres de ces animaux sont d'une couleur différente de leur corps.

Lorsqu'un enfant ou un animal sort du fond de l'écu, on l'appelle issant ; lorsqu'il est dessus, on le dit gisant ; s'il part du milieu, il se qualifie naissant, &c.... Voyez ces articles. (V)






ARMOIRIES    
Logique - Art héraldique

Écrit par Marc-Antoine Eidous   
Lundi, 28 Juin 1751 09:00
S. m. pl. (Blason.) marques de noblesse & de dignité, composées régulierement de certaines figures & d'émaux, données ou autorisées par les souverains, pour la distinction des personnes & des maisons. On les nomme armoiries, parce qu'on les portoit principalement sur le bouclier, sur la cuirasse, & sur les bannieres, & qu'elles ont pris leur origine des armes. Les plus belles armoiries, selon l'art, & les plus belles à voir, sont les moins chargées, & celles dont les figures sont faites de simples traits, comme les partitions, & les pieces honorables. Il n'y a que quatre couleurs & deux émaux qui entrent dans les armoiries. Ce mot vient d'armure, à cause qu'on peignoit autrefois sur les écus, les casques, & les cottes d'armes des chevaliers, les marques qu'ils avoient prises pour se distinguer les uns des autres, tant à la guerre que dans les tournois.



Les savans ne sont point d'accord sur l'origine des armoiries. Favyn prétend qu'elles ont été dès le commencement du monde ; Segoin, du tems des enfans de Noé ; d'autres, du tems d'Osiris, ce qui est appuyé par quelques passages de Diodore de Sicile ; d'autres, du tems des Hébreux, parce qu'on a donné des armes à Moyse, à Josué, aux douzes tribus, à Esther, à David, à Judith, &c. & d'autres, dès les tems héroïques, & sous l'empire des Assyriens, des Medes, & des Perses, s'appuyant sur Philostrate, Xenophon & Quinte-Curce. Quelques-uns prétendent qu'Alexandre régla les armoiries & l'usage du Blason. Le P. Monet veut qu'elles ayent commencé sous l'empire d'Auguste ; d'autres pendant les inondations des Goths ; & d'autres, sous l'empire de Charlemagne. Chorier, dans son Hist. du Dauphiné. tom. I. pag. 97. remarque que les titres étoient les boucliers des Gaulois, qui les couvroient entierement ; que chaque soldat y faisoit peindre quelque marque qui lui étoit propre, & par la vûe de laquelle il pouvoit être reconnu entre ses compagnons : il cite sur cela Pausanias, qui le dit en effet ; & c'est-là, selon Chorier, l'origine des armes des familles nobles. Il dit ailleurs qu'il y auroit de l'ignorance à croire que les Romains ayent entierement manqué d'armoiries ; mais qu'il n'y en auroit guere moins à soûtenir qu'ils en ayent eu des propres à chaque famille. Spelman dit que ce sont les Saxons, les Danois & les Normands qui les ont apportées du Nord en Angleterre, & de-là en France. Il est certain que de tems immémorial, il y a eu parmi les hommes des marques symboliques pour se distinguer dans les armées, & qu'on en a fait des ornemens de boucliers & d'enseignes : mais ces marques ont été prises indifféremment pour devises, emblèmes, hyéroglyphes, &c. & ce n'étoient point des armoiries comme les nôtres, qui sont des marques héréditaires de la noblesse d'une maison, réglées selon l'art du Blason, & accordées ou approuvées par les souverains. Ainsi avant Marius, l'aigle n'étoit point l'enseigne perpétuelle du général des Romains ; ils portoient indifféremment dans leur étendarts, ou un loup, ou un léopard, ou une aigle, selon le choix de celui qui commandoit. On remarque la même diversité à l'égard des François ; ce qui fait que les auteurs sont partagés lorsqu'ils parlent des armoiries de France.

Il n'y avoit originairement que les seules nobles qui eussent le droit d'avoir des armoiries : mais Charles V. par sa charte de l'an 1371, ayant annobli les Parisiens, il leur permit de porter des armoiries ; & sur cet exemple, les bourgeois les plus notables des autres villes en prirent aussi.









Pour terminer ce billet je signale à ceux qui seraient curieux ou intéressés par ce livre collector, que le fameux recueil de l'Encyclopédie, concernant le Blason et l'Art Héraldique est régulièrement réédité en fac-similé (en noir-et-blanc) par de bonnes maisons d'édition, en principe pas très cher, à moins que vous préfériez une édition ancienne. Vous pouvez donc vous le procurer très facilement en chinant dans les librairies de livres anciens, ou chez les bouquinistes, et bien sûr sur internet avec les librairies en ligne :

références récentes :

Broché: 70 pages
Editeur : Inter-Livres (1998)
ISBN-10: 291423984X
ISBN-13: 978-2914239844
ASIN: B003PUN80G

ou

Broché: 70 pages
Editeur : Bibliothèque de l'Image (2003)
Collection : L'Encyclopédie Diderot
ISBN-10: 291423984X
ISBN-13: 978-2914239844

Dimensions du livre : 31 x 23 x 1 cm


Et puis,  sur Internet , vous avez encore la possibilité de visiter l'Encyclopédie,  avec ses articles réécrits numériquement et classés par types, avec de nombreuses pages et illustrations originales numérisées : un vrai bonheur !  sur :   http: //alembert.fr/

           Herald Dick

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