samedi 28 juin 2014

La Coupe du Monde 2014 de football au Brésil illustrée par les blasons - 3e semaine

Fuleco, le tatou
Et nous voilà de retour au Brésil, organisateur de la 20e Coupe du Monde de football, pour découvrir deux ou trois choses supplémentaires sur les villes hôtes ou hôtesses (les deux sont acceptés !).
Voir le sujet précédent :




Encore une fois, avant de poursuivre cette série de sujets, je vous invite à visiter ma fiche Brésil de 2013, réactualisée, ici →
Carte du Brésil avec le contour de ses 26 États et les 12 villes "hôtesses" de la compétition.

  Les deux premières semaines sont terminées, et les 48 rencontres  ont décidé du sort des 16 équipes restant pour poursuivre la compétition. Certains favoris sont déjà rentrés chez eux, les regrets dans le cœur, et d'autres sont tout surpris de pouvoir continuer ! Maintenant ce sont des matchs à élimination directe: plus de calcul, plus de triche possible (enfin en théorie !).
En parallèle, comme pour les équipes, quatre villes hôtes cesseront d'accueillir les rencontres et les quelques diffusions télévisées qui nous sont généreusement dispensées.
Voici trois des villes qui poursuivent la fête pour ces huitièmes de finales :

 

armoiries de Belo Horizonte
Belo Horizonte
capitale de l'État du Minas Gerais
2 479 175  habitants en 2013 
6e ville du Brésil par la population.

Les armoiries actuelles de Belo Horizonte  ont été officialisées le 16 août 1995; mais le blason est plus ancien.

 Blason : écu espagnol (portugais)
"sur un champ d'azur, un soleil d'or issant de montagnes de sinople; au chef d'or chargé d'un triangle de gueules".
Timbre : couronne murale d'or des villes de 1ère catégorie (capitales).
Devise : banderole de gueules portant le nom de la ville en capitales d'argent encadré par deux dates :  17-12-1893  et 12-12-1897 qui sont les dates d’élection et d'installation de la ville comme capitale de l'État du Minas Gerais dans la nouvelle République du Brésil.

Les montagnes représentées dans le blason sont la "Serra do Curral Del Rei" dont l’altitude maximale est de 830 m. Le soleil levant illustre le nom le ville qui se traduit évidemment en français par "le bel horizon". 
Le triangle rouge, présent également sur le drapeau de l'État du Minas Gerais, se rapporte à un épisode de l'histoire brésilienne, bien avant son indépendance : la conjuration Mineira (Inconfidência Mineira ou Conjuração Mineira en portugais). Cela fut une révolte avortée qui eut lieu en 1789, dans la capitainerie du Minas Gerais, au Brésil, contre la domination portugaise et l'exploitation des richesses naturelles du pays par la métropole. source textuelle  : http://pt.wikipedia.org/

Carte philatélique (au-dessus) et affiche officielle pour la ville de Belo Horizonte
 sur la carte nous voyons une œuvre d'Oscar Niemeyer :  l'église São Francisco de Assis


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armoiries de Fortaleza
version 2013  dessin mis en conformité des règles de l'héraldique
Fortaleza
capitale de l'État du Ceará
2 551 805  habitants en 2013 
5e ville du Brésil par la population.

Les armoiries de Fortaleza ont a été créées par Tristan de Alencar Araripe vers 1890. Elles ont été officialisées par une loi d'état le 11 novembre 1958. Récemment les responsables successifs de la gestion de la ville ont jugé bon de marqué leur passage en modifiant à plusieurs reprises le dessin, mais en gardant l'essentiel. Dernière mouture en 2013. 

 Blason : écu polonais
"d'azur  à une tour crénelée d'or maçonnée et ouverte de sable, sur une mer de sinople".
Timbre : couronne murale d'or des villes de 1ère catégorie (capitales).
Soutiens : une branche de tabac à dextre, de coton à senestre, les deux en fleurs, au naturel. 
Devise : "FORTITUDINE" en latin qui signifie "forteresse" comme le nom de la ville "Fortaleza". 

Carte philatélique (au-dessus) et affiche officielle pour la ville de Fortaleza

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Salvador
capitale de l'État de Bahia
armoiries de Salvador
2 883 672  habitants en 2013 
3e ville du Brésil par la population.

Les armoiries de Salvador
(São Salvador à l'origine), première capitale du Brésil portugais sont très anciennes et remontent à la période de sa fondation, au XVIe siècle.


 Blason :
"d'azur  à une colombe éployée d'agent, becquée et membrée de gueules, un rameau d'olivier de sinople dans le bec" 
Timbre : couronne murale d'argent des villes de 1ère catégorie (capitales).
Soutiens : deux dauphins affrontés d'or.
Devise : sur une banderole d'azur : en lettres capitales d'argent : "SIC ILLA AD ARCAM REVERSA EST", en latin, qui se traduit en français par : "Alors elle est revenue à l'Arche".

La colombe blanche portant une branche d'olivier aurait été inspirée par le fondateur de la ville, Tomé de Sousa et représente la découverte d'une terre où les Portugais pourraient installer une colonie (Salvador), par analogie avec le passage de la Bible où Noé a envoyé depuis l'Arche, une colombe afin de trouver des terres pour s'y arrêter, et qui revint avec un rameau d'olivier dans son bec.
 Un autre sens possible est que le symbole a été adopté, toujours au moment de la fondation de la ville de Salvador pour représenter le désir de paix et de réconciliation. Car à l'époque, la province de Bahia,  était en conflit constant, des révoltes indiennes découlant de l'occupation progressive et répressive de la région par le gouverneur Francisco Pereira Coutinho , qui se montrait irrespectueux et cruel envers les populations locales. Mal lui en a pris, il finira plus tard capturé, tué et mangé par des anthropophages près de là.
La colombe en vol et portant une branche d'olivier dans son bec figure également sur l'ancien blason colonial de la Capitainerie de Bahia (nous le verrons très bientôt, dans un sujet consacré à l'État de Bahia).

Carte philatélique (au-dessus) et affiche officielle pour la ville de Salvador
ce curieux édifice, emblématique de la ville de Salvador est un ascenseur
nommé "Elevador de Lacerda" , voir → ICI

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Les matchs du 28 juin au 1er juillet 2014


Voici les emblèmes des équipes en lice pour les huitièmes de finale
-o-
○ cette fois, je vous soumets les logos numérisés , mais vous pouvez revenir aux vrais écussons de maillots dont j'avais rassemblé la totalité des visuels lors du dernier volet : ICI




Samedi 28 juin 2014 :  Brésil - Chili  à  Belo Horizonte




Samedi 28 juin 2014 :  Colombie - Uruguay  à  Rio de Janeiro



Dimanche 29 juin 2014 :  Pays-Bas - Mexique  à  Fortaleza


Dimanche 29 juin 2014 :  Costa Rica  - Grèce  à  Recife




Lundi 30 juin 2014 :  France  - Nigeria  à  Brasilia



Lundi 30 juin 2014 : Allemagne - Algérie  à  Porto Alegre





Mardi 1er juillet 2014 : Argentine - Suisse   à  São Paulo




Mardi 1er juillet 2014 :  Belgique - États-Unis  à  Salvador








 
Prochain sujet, en rapport direct avec la compétition de football : Vendredi 4 juillet  
avec deux journées de repos juste avant les premiers matchs de quarts de finale . 



A bientôt, j'espère... et bon (s)  match (s) !! 







          Eraldo Dick

Histoire parallèle : 28 juin 1914-2014 - Sarajevo, Bosnie : Acte I d'une tragédie qui va durer quatre ans ...

superbe carte postale d'époque (1904) avec " armoiries de l'Islam" et de la Bosnie - notez le nom de la ville en alphabets cyrillique, arabe et latin ! A cette époque l'Autriche et l'Empire ottoman se partagent l'administration de la Région.
En 1908, la Bosnie devient une province à part entière de l'Empire austro-hongrois.
timbre de poste militaire autrichienne de 1917 avec
les portraits du couple princier assassiné.
Le 28 juin 1914, l'héritier de l'Empire austro-hongrois l'archiduc d'Autriche :  François-Ferdinand (Franz Ferdinand von Österreich-Este), et son épouse Sophie, duchesse de Hohenburg (Sophie Chotek, Herzogin von Hohenberg), sont assassinés à Sarajevo par l'étudiant bosniaque Gavrilo Princip (19 ans). Imputé à la Serbie par le gouvernement autrichien, l'assassinat va servir de prétexte au déclenchement de ce qui deviendra la Première Guerre mondiale.

armoiries de la Bosnie en 1908




Tout commence à Belgrade, capitale de la Serbie, où le chef des services de renseignements, le colonel Dimitrievitch, manipule une organisation secrète terroriste, "La Main Noire". Celle-ci prône la réunion de tous les Slaves du Sud (on dit aussi : Yougoslaves) autour de la Serbie, principal état slave des Balkans. A l'étranger, elle encourage des mouvements politiques comme celui, resté mystérieux, dont fait partie Princip. L'assassin et ses complices sont des jeunes gens pauvres originaires de Bosnie-Herzégovine. Cette ancienne province ottomane, dont Sarajevo est la capitale, était devenue un protectorat de Vienne avant d'être formellement annexée par l'Autriche-Hongrie le 5 octobre 1908.
timbre de Yougoslavie daté de 1970
 avec les armoiries socialistes de Sarajevo
Pour faire avancer la cause yougoslave, Princip et cinq amis, dont un Bosniaque musulman, projettent de leur propre initiative d'assassiner un haut fonctionnaire autrichien. Apprenant l'arrivée à Sarajevo de l'héritier du vieil empereur d'Autriche François-Joseph 1er (84 ans), ils se disent qu'il fera encore mieux l'affaire.

armoiries de l'Autriche en 1914
Salutations de Sarajevo ! (c'est ce qui marqué )
Le dimanche 28 juin 1914, l'archiduc François-Ferdinand, qui avait assisté à des manœuvres en Bosnie en sa qualité d'inspecteur général des armées austro-hongroises, fit une visite officielle à Sarajevo en compagnie de sa femme. À cause d'une combinaison d'avarice, d'incompétence et de frictions entre le gouverneur de Bosnie, le général Oskar Potiorek, et les autorités de Vienne, les mesures de sécurité prises pour cette visite s'avérèrent insuffisantes.
L'Archiduc et son épouse sortent de l'Hôtel de Ville de Sarajevo pour monter dans la voiture officielle décapotée,
 dans 5 mn, ils vont mourir,  et dans quelques semaines des milliers d'hommes aussi.
Gavrilo Princip
 Cependant, des sept activistes pro-serbes qui étaient postés sur la route qu'empruntait l'archiduc, le long du quai Appel qui menait de la gare à l'Hôtel de Ville, un seul, Čabrinović, un ouvrier bosniaque, réussit à agir : mais sa bombe rebondit de la voiture de l'archiduc pour exploser près de celle qui suivait, blessant quelques membres de la suite de l'archiduc. Le complot semblait avoir échoué.
  Après sa réception à l'Hôtel de Ville, l'archiduc modifia son programme au dernier moment : il décida de rendre visite aux soldats blessés à l'hôpital, avant de se rendre au musée de la ville. Malheureusement, cette décision ne fut pas communiquée au chauffeur de l'archiduc, qui tourna à droite du quai Appel vers le musée. On lui ordonna alors de s'arrêter pour faire demi-tour et repartir le long du quai. Dans la confusion, le jeune étudiant bosniaque Princip, qui se trouvait par hasard à ce croisement, se retrouva face au véhicule immobilisé de l'archiduc. Il abattit le couple princier de deux coups de revolver.
la une du Petit Journal , l'ancêtre des "breaking news " de CNN ou LCI !

Pour la première fois dans l'Histoire on apprend le nom d'une ville totalement inconnue jusqu'à ce jour : SARAJEVO.
Bien qu'aucun lien direct entre les assassins et les autorités serbes n'ait pu être établi, le gouvernement de Vienne considéra cet attentat comme un complot ourdi par la Serbie. Une fois assurée du soutien de son allié allemand (la Triple-Alliance), l'Autriche lança un ultimatum à la Serbie en exigeant que des fonctionnaires autrichiens puissent venir enquêter sans entraves ( le 23 juillet). Face à une réponse évasive, l'Autriche mobilisa et déclara la guerre à la Serbie (28 juillet). La Russie assura celle-ci de son soutien et se mobilisa à son tour contre les Empires centraux. La machine infernale des alliances s'enclenchait (la Triple-Entente). Cinq semaines après l'attentat de Sarajevo, la Première Guerre mondiale éclatait.
les grandes armoiries de l’Archiduc François-Ferdinand
( Franz Ferdinand von Österreich-Este)     1863-1914
Bloc-feuillet commémoratif émis par la Poste autrichienne en 2014
Carte de l'Empire austro-hongrois en 1914 (cliquer sur l'image, pour l'agrandir)


                  Herald Dick


mardi 24 juin 2014

Brésil : ses divisions administratives, ses blasons et emblèmes - 2e partie : le Nordeste

emblème national et  localisation du Brésil
 O n va poursuivre maintenant la découverte du Brésil, que nous avions laissé dans le centre du pays, avec le Mato-Grosso (voir le volet précédent  ).
 Ce sujet a pour but de compléter mes fiches "pays" que vous pouvez consulter dans l'onglet ci-dessus "Emblèmes pays"., voir le Brésil →

Cette fois, donc, direction le nord-est avec cette grande région justement nommée  "Nordeste" en portugais.

 Le Nordeste est la région du Brésil dont l’histoire a façonné les grands traits culturels du pays. C'est par là qu'a commencé l'exploration puis la colonisation européenne. Étant donné l'historique important qui a généré quantité d'emblèmes au cours des siècles, je traiterai la région en deux parties.

  Le Nordeste est l’une des régions les plus pauvres du Brésil, en raison d’une anomalie climatique et de pratiques agricoles archaïques. Les côtes, où se trouvent Fortaleza, Natal, Recife et Salvador, sont humides et bien arrosées ; l’intérieur des terres est formé d’un vaste plateau d’une superficie de 500 000 km² et d’altitude modérée, le sertão. Mais le problème majeur du sertão est la sécheresse sévère et imprévisible, une grande partie de l'année. Impossible d'y développer une agriculture autrement que vivrière.
Toute cette région, surtout la bande côtière, s'est tournée vers le tourisme avec ses superbes côtes et ses villes aux cœurs historiques pittoresques, certains sont classés au patrimoine mondial de l'UNESCO (Olinda, São Luís, Salvador de Bahia).



Avant de commencer, il faut savoir que la Constitution de la Fédération  du Brésil de 1934 avait aboli tous les symboles des États et leurs images ont été remplacées partout  par l'emblème national. Après la Seconde Guerre mondiale, la nouvelle Constitution fédérale de 1946 a rétabli l'autonomie et aussi les emblèmes des États. C'est pourquoi je ne le mentionne pas à chaque nouvel état dans l'historique ni par les commentaires.


État n° 1 : Maranhão  -  Estado do Maranhão
.
armoiries de l'état de Maranhão
 (adoptées en 1906)
drapeau de l'état de Maranhão  (depuis 1889 )

Le drapeau de Maranhão, inchangé depuis son adoption le 6 Décembre 1889 a été créé par le poète Sousândrade. Les couleurs rouge, noir et blanc symbolisent le mélange des races du peuple de Maranhão. Dans le coin supérieur gauche , un canton  bleu avec une étoile blanche à cinq branches symbolisant l'état dans le cadre de la fédération du Brésil.

 L'écu elliptique des armoiries est écartelé. Le premier quartier est occupé par le drapeau d'état, Les deuxième et quatrième sont aux couleurs du Brésil . Le troisième avec cette plume et ce parchemin entourés de rayons, représente le savoir, l'instruction, la littérature. Le tout est inséré dans une étrange coque d'or et surmonté de branches de lauriers.


São Luis est la seule capitale d'État
du Brésil qui n'ait pas été fondée par
 les Portugais et dont le nom soit
d'origine française. La ville fut
en effet fondée sous le nom
de " Saint-Louis de Maragnan ",
 son nom français, le 8 septembre
1612 par le Français Daniel 
de la Touche, connu en tant
que seigneur de la Ravardière,
qui lui donna ce nom en l'honneur
 du jeune roi Louis XIII,
souverain de l'époque...

mais trois ans plus tard, en novembre
 1615, elle passa aux mains des Portugais,
 sous le commandement de Jerônimo de 
Albuquerque qui devint dès lors
 le premier dirigeant du Maranhão. 
armoiries de la capitale : São Luís
 " écu français, d'azur à sept étoiles d'argent
formant la constellation des Pléiades, un écusson
 en chef touchant le bord de l'écu, taillé de sinople
à trois fleurs de lis d'or posées à plomb en barre
et d'argent à trois écussons d'azur posés en croix,
chacun chargés de cinq point d'argent mis en sautoir
".
 L'écu d'azur représente l'état de Maranhão.
Les étoiles sont les plus brillantes de la constellation
de Pléiades. L'écusson symbolise la ville de São Luís
  (ce sont ses anciennes armoiries) et sa localisation
géographique au nord du territoire fédéral
de Maranhão. Le champ de sinople de l'écusson
avec trois fleurs de lis d'or, se réfère à la France et
aussi aux trois navires français : le Régent, la Charlotte
et la Sainte Anne de l'expédition de La Ravardière qui
 fonda  la ville en 1612. Les "quinas" d'azur sur champ
 d'argent  représentent le Portugal (ancien) qui a repris
 la ville peu après. La date de 1685 fait référence à la
 Révolte de Bequimão ,un mouvement anticapitaliste
 précurseur !  
La constellation des Pléiades.  Dans la littérature nationale,
São Luis est désignée comme " l' Athènes du Brésil" avec
de grands écrivains originaires  de la  région, d'où cette
 allusion à la mythologie grecque..



État n° 2 : Piaui  -  Estado do Piauí
.

armoiries de l'état de Piaui
 (adoptées le 24 juillet 1922)
drapeau de l'état de Piauí  (origine 1922, modifié en 2005 )

Le drapeau de Piaui a été officiellement adopté par une loi, le 24 Juillet 1922 et modifié par la suite par une nouvelle loi le 17 Novembre 2005.  Les couleurs  sont les mêmes que celles du drapeau du Brésil   L'étoile fait référence à Antares, placée sur le drapeau national et qui symbolise l'état de Piauí. L'inscription à l'intérieur du canton bleu "13 mars 1823" qui a été introduite dans la modification de 2005, commémore le jour de la bataille de Jenipapo.

L'écu est coupé, en chef  : trois palmiers typiques de la région: à gauche un "carnauba" (Copernicia prunifera) qui produisent une substance appelée la "cire de carnauba" , au centre un "buruty" (Mauritia vinifera),  à droite un "babassú " (Orbignya speciosa) qui produisent de l'huile végétale pour différentes applications ; en pointe un burelé d'argent d'azur qui représente les rivières de l'état, chargé de trois poissons d'argent appelés "piáus" (Schizodon dissimilis) donnant des armes parlantes. L'écu est surmonté d'une étoile et soutenu par une branche de coton et un pied de canne à sucre. Sur la banderole sont inscrits les mots de la mystérieuse devise latine : " IMPAVIDUM FERIENT RUINAE" (...ses débris le frapperaient sans l'étonner) et la date du 28 janvier 1823 , date de proclamation de l'indépendance du territoire.
armoiries de la capitale :  Teresina
  L'écu français au champ d'argent avec une
 champagne d'azur représentant la rivière
 "Rio Parnaíba" est chargé de l'ancien blason
originel de la ville (voir à droite) accompagné de
deux ancres d'or avec leurs gumènes .
 Timbre : couronne murale des villes de 1ère
catégorie (capitales) . Soutiens : deux rames de
 sable (ancres et rames font références
 à la navigation fluviale). La banderole
 porte la date de fondation de la ville :
 le 16 août 1852.



Anciennes armoiries de Teresina

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Histoire de l' État de Piaui
un premier emblème de l'état de Piaui (1894)
premier drapeau de l'état de Piaui de 1922 à 2005
(sans date dans le canton)

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État n° 3 : Ceara  -  Estado do Ceará
.
armoiries de l'état de Piaui
 (adoptées le 24 juillet 1922)
drapeau de l'état de Ceará  (origine 1922,
 dernière modification en 2007 )

On notera la similitude du drapeau avec de celui du Brésil,
couleurs et diamant , seul le motif du globe céleste national est remplacé ici par les armoiries d'état.


L'écu est dit "polonais", tranché de sinople plain et de sinople chargé de sept étoiles blanches en orle ; un écusson elliptique brochant avec un dessin non héraldique : coupé, en chef : un phare brochant sur le soleil levant, des montagnes, et un oiseau de mer en vol; en pointe un rivage, la mer avec un voilier, une plage avec un palmier stylisé bordant le sertão. Le palmier est encore ici un  "carnauba" (Copernicia prunifera) et le phare est celui de la capitale : Fortaleza. Timbre : une forteresse d'or.

armoiries de la capitale :  Fortaleza
 écu polonais " d'azur  à une tour crénelée d'or maçonnée et
 ouverte de sable, sur une mer de sinople ".
Timbre : couronne murale des villes de 1ère catégorie.
Soutiens : une branche de tabac à dextre, de coton à senestre,
 les deux en fleurs au naturel. Devise : "FORTITUDINE"
en latin
qui signifie "forteresse" comme le nom de la ville "Fortaleza".
 créé initialement vers 1890, le design a changé plusieurs fois,
surtout récemment mais l'aspect général est resté intact.

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Histoire de l' État de Ceara

Premier drapeau utilisé de 1922 à 1927
 puis à nouveau de 1947 à 1967
Deuxième drapeau en service de 1967 à 2007


Armoiries du Ceara de 1897 à 2007
 le nombre d'étoiles sera réduit de dix-neuf
 à sept en 2007. Le paysage a été reconfiguré
en gardant les mêmes éléments






État n° 4 : Rio Grande do Norte   -  Estado do Rio Grande do Norte 


armoiries de l'état de Rio Grande do Norte 
 (adoptées le 1er juillet 1909)
drapeau de l'état de Rio Grande do Norte   (depuis 1957)
Ce drapeau est de facture classique et sobre avec deux bandes seulement et les armoiries d"état  brochant au centre, incluses dans un écu français d'or.

L'écu est d'azur à une barque à voile de pêcheur sur une mer de sinople; un chef d'argent  chargé au centre d'un bouquet de fleurs de coton accostées de deux fleurs d'or non identifiées. Il est surmonté d'une étoile d'argent et  soutenu par deux palmiers, à dextre : un cocotier  (Cocos nucifera), et à senestre, nous retrouvons notre "carnauba" (Copernicia prunifera), reliés par le pied avec un ruban d'or et de sinople et deux tiges de cannes à sucre, le tout noué au centre. Au passage, on notera la performance des brésiliens pour distinguer, par le dessin, les différentes espèces de palmier, qui pour nous européens, se ressemblent toutes ( voir les photos, ci-dessus) !

armoiries de la capitale :  Natal
 écu anglais : "sur un champ d'azur une étoile d'or,
 caudée d'argent, posée en barre, l'étoile en pointe
 à dextre". Timbré d'une couronne murale d'argent,
 symbole du titre de "ville", soutenu d'une banderole
 d'azur chargée du nom "NATAL" en lettres capitales d'argent.

 " Natal " est le nom en portugais pour "Noël", la fête de la
 Nativité.  En effet la colonie portugaise a été fondée
le 25 décembre 1599 par Jerônimo de Albuquerque.
Nous avons donc des armes  parlantes avec cette étoile filante.
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Histoire de l' État de Rio Grande do Norte
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carte des territoires (Capitaineries) portugais aux XVIe et  XVIIe siècle avec les tentatives infructueuses ou temporaires
de colonisation étrangère (Français et Hollandais)
armoiries originales d'époque de la colonie hollandaise "Kapiteinschap van Rio Grande" , extrait d'une carte illustrée
intitulée " Praefecturae de Paraiba, et Rio Grande" de Johannes Blaeu (Amsterdam, 1662) et sa reconstitution moderne à droite : l'oiseau est un nandou (Rhea americana) , une petite cousine de l'autruche vivant exclusivement en Amérique du Sud. 
la carte en entier, celle-ci datée de 1664 (cliquer dessus pour agrandir et voir les détails ) :
 attention : chef d’œuvre de la cartographie du XVIIe siècle !





État n° 5 : Paraiba   -  Estado da Paraíba

armoiries de l'état de la Paraiba 
 (officialisées vers 1912-1915)
drapeau de l'état de la Paraíba  (origine 1930, réadapté en 1965)

Ce drapeau curieux et atypique au Brésil par ses couleurs, mais pas seulement, a été créé en fait en 1930, l'état n’ayant pas repris le vieux drapeau qui a existé entre 1907 et 1922 (voir plus bas). C'est à l'origine un drapeau de deuil !  Le rouge était la couleur du parti politique d'opposition "Aliança Liberal" et le noir marque le décès de son leader, le Président João Pessoa, qui a gouverné l’État en 1929, et a été candidat à la vice-présidence du Brésil. Le mot "NÉGO" vient du verbe portugais "negar" conjugué à la première personne du singulier, et signifie donc "je refuse" ou "je nie",  qui est une contestation politique par le parti cité plus haut pour la succession du Président de la République de l’époque: un certain Washington Luis. Je vous l'avais dit, ce drapeau est vraiment étrange...

L'écu représente une scène de pastoralisme dans une prairie du sertão entourée de collines verdoyantes et un soleil levant à l'horizon. Dans une bordure d'argent, quinze étoiles d'azur. L'écu est surmonté d'une étoile à cinq branches d'argent chargée d'un bonnet phrygien de gueules pour la liberté, soutenu par une branche de canne à sucre et une branche de coton liées par un ruban portant la date du 5 août 1585 qui est la date de fondation de la colonie à Filipeia, actuelle João Pessoa, la plus ancienne ville et capitale de la Paraíba.
armoiries de la capitale : João Pessoa
 "d'argent à trois fasces de gueules, un pal de sable brochant,
 chargé de trois couronnes murales du champ maçonnées
 et ajourées du pal, l'une sur l'autre". 
Timbre : couronne murale d'argent des villes de 1ère catégorie (capitales).
 Soutiens : deux dauphins d'argent .
 Devise latine:
"INTREPIDA AB ORIGINE"  facilement
traduisible par " Intrépide dès l'origine".
Le blason représente un résumé chronologique de la ville : 
les fasces de gueules seraient une allusion aux familles
Silveira e Leitão, Duarte da Silveira, et Martim Leitão,
 héros de la conquête de la Capitainerie de Paraíba,
 les trois couronnes qui chargent le pal représentent les noms que
 la ville a reçu précédemment et successivement : Filipéia, Frederica
 (ou Frederikstadt) et Parahyba. Les couleurs rouge et noir
ont les mêmes références que celles du drapeau de l' État.
Les dauphins marquent le caractère maritime de la cité.

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Histoire de l' État de la Paraiba

carte d'occupation des colonies hollandaises au Brésil (1630-1654) avec les dénominations exactes des lieux en néerlandais.
armoiries du "Brésil Hollandais" ou dans sa langue d'origine : "Nieuw Holland " ( Nouvelle Hollande)
 Le premier gouverneur général hollandais  fut en 1636 Johan Maurits van Nassau-Siegen, comte de Nassau.
 à gauche : dessin  "d' époque"  entre 1630 et 1654, à  droite : reconstitution moderne.
écartelé : en 1/ Pernambuco , en 2 / Itamaraca  , en  3 / Paraiba , en 4 / Rio Grande , quatre des principales capitaineries
et sur le tout :  le blason de la Compagnie hollandaise des Indes Occidentales (GWC) : un navire sous voiles.
drapeau de la Compagnie hollandaise des Indes Occidentales
(Geoctroyeerde Westindische Compagnie )
deux versions des armoiries originales d'époque de la colonie hollandaise "Kapiteinschap van Parahiba" , extraites d'une carte illustrée (voir plus haut) intitulée : " Praefecturae de Paraiba, et Rio Grande" de Johannes Blaeu (Amsterdam, 1662 et 1664)
reconstitution moderne du blason de la
colonie hollandaise de la Parayba  (1630-1654)
"d'azur à six pains de sucre d'or , posés 3,2,1"
la production de canne à sucre et le raffinage du sucre
 était une activité très réputée dans cette province.

ancien drapeau du territoire fédéral de Paraiba ( 1907-1922)
le 5 août 1585 est la date de fondation de la colonie à Filipeia.

Une version très picturale de l'emblème d'État


État n° 6 : Pernambouc   -  Estado de Pernambuco
 .
armoiries de l'état de Pernambouc 
 (officialisées vers 1912-1915)
drapeau de l'état de Pernambuco  (depuis 1917)

Ce drapeau est un des plus anciens du Brésil, bien antérieur au drapeau national lui-même. Il découle en effet d'un drapeau mythique de la Révolution de 1817. Seules différences, ses proportions 2:3 actuellement au lieu de 8:10 à l'origine et une seule étoile au-dessus de l'arc-en-ciel au lieu de trois (voir plus bas).
  Les symboles eux aussi ont changé de sens avec le temps. La couleur bleue du rectangle du haut symbolise la grandeur de ciel de  Pernambuco; la couleur blanche représente la paix; l'arc en ciel (vert, jaune, rouge) est l'union de tous les territoires de Pernambuco;  le statut dans la Fédération est représenté sur le drapeau national par l'étoile Denebakrab (constellation du Scorpion) ; le soleil est pour la force et l'énergie de Pernambuco; enfin, la croix représente la foi dans la justice et la tolérance.

L'écu en plastron est chargé d'un ovale montrant un phare et une forteresse sur un rocher, la côte de l'Atlantique et un soleil levant sur la mer. En cimier : un lion couché. Soutiens : une tige de canne à sucre et une branche de coton attachées avec un ruban bleu où sont inscrits les dates 1710, 1817, 1824 et 1889.

armoiries de la capitale :  Recife
  Écu coupé : en chef le drapeau de l'État de Pernambouc,
 en particulier celui issu des mouvements révolutionnaires de 1817
 avant la création de l'État du Brésil ;  en pointe une représentation
symbolique du port de Recife : ciel, mer, phare et jetée "au naturel".
  Les cinq années inscrites sur la banderole se rapportent à l'histoire de la ville.
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Histoire de l' État de Pernambouc

fragment d'une carte portugaise du XVIe siècle (un portulan) avec le blason
ancien du Portugal sur le bouclier tenu par le guerrier amérindien.

quelques unes des armoiries des principales "Capitaineries" administrées par les colonisateurs hollandais entre 1630 et 1654 sur le littoral brésilien du Nord-Est . Seulement 24 ans d'occupation hollandaise ont suffi pour que l'administration coloniale ait fait créer cette ribambelle de blasons au charme incontestable et inestimable. La présence française au Brésil, pourtant contemporaine n'a pas pas laissé autant de traces, les portugais maîtres des lieux, non plus.
armoiries originales d'époque de la colonie hollandaise "Kapiteinschap van Pernambuco" , extrait d'une carte illustrée
" Praefecturae de Pernambuca et Itamaraca" de Johannes Blaeu (Amsterdam, 1662) et sa reconstitution moderne ci-dessous
Pernambuco a reçu une Vierge regardant dans un miroir
 pour vérifier sa beauté , en tenant une tige de canne à sucre
 à la main, symbolisant la culture la plus importante de la province
 et comme une légende du nom de la ville d'Olinda.
 Habituellement, la Vierge est dans ses couleurs naturelles
 sur un champ blanc.
la carte en entier,  datée de 1662 (cliquer dessus pour agrandir et voir les détails )
drapeau de la Révolution Pernamboucaine en 1817
  un mouvement séparatiste républicain qui a abouti à la création de la République
de Pernambuco. La cause principale de la révolution a été l'insatisfaction face à
 l'administration coloniale portugaise. La république a été déclarée le 7 Mars 1817.
 Après une intervention militaire, la sécession a pris fin le 20 mai 1817.
Le drapeau actuel de Pernambuco s'inspire de ce drapeau.


armoiries de la Confédération de l’Équateur (1824)
drapeau reconstitué de la Confédération de l’Équateur (1824)
 La Confédération était un autre mouvement séparatiste qui comprenait les provinces de Pernambuco, Paraíba, Rio Grande do Norte, et Ceará. Cet état a été créé le 2 Juillet 1824.en réaction à la dissolution de l'Assemblée constituante par l'Empereur du Brésil Dom Pedro I. Le 29 Novembre 1824 les forces confédérées ont capitulé devant l'armée impériale. Une sorte de Guerre de Sécession à la brésilienne, mais en moins meurtrière.
Drapeau (dessin ancien) de la Confédération de l’Équateur (1824)
image provenant de la planche " drapeaux révolutionnaires du Brésil "
dans le livre : Brazões E Bandeiras Do Brasil de Clóvis Ribeiro
édité en 1933 à São Paulo ( Brésil)
une version antérieure de l'emblème d'état montrant juste un phare
au bout d'une jetée, le soleil et l'océan.



On en reste là pour cette fois !  Mais nous n'avons pas encore attaqué les états les plus peuplés et les villes les plus célèbres du pays ! 

Je vous donne rendez-vous avec un troisième chapitre, très bientôt, et toujours en marge du Mondial de football au Brésil →  ICI.



         Eraldo Dick