jeudi 16 octobre 2014

Capitales du monde : Bangui

 N ous voici transportés d'une précédente ville en crise (Bangkok) à une autre ville en état de guerre civile. L'actualité n'est pas la meilleure alliée pour vanter les charmes de cette capitale dont les rues étaient encore récemment jonchées de cadavres mutilés. En effet depuis plus de dix ans, la guerre civile oppose différents partis, coalitions, rebelles, milices, et aussi religions dans le pays, avec une violence extrême. On était même tout près du génocide fin 2013, début 2014.

 
  Il n'existe pas d'armoiries (au sens strictement héraldique) connues attribuées à cette capitale africaine. Il y a évidemment aujourd'hui bien d'autres préoccupations dans ce pays, plus urgentes que de chercher des graphismes pour identifier les collectivités.
 Voici donc, ci-dessus, l'unique emblème actuellement observable qui représente la ville de Bangui. Il est très compliqué de trouver une image avec une meilleure résolution, tellement nous sommes dans la rareté en terme de documentation. Un grand B majuscule rouge dans lequel se croisent deux objets blancs qui pourraient être des machettes, mais sans certitude ; en dessous le nom de la ville en lettres capitales d'azur et le tout est encadré par une couronne végétale verte (sans doute de laurier), liée par un ruban d'or. Un fait troublant est que le même B majuscule (d'or) ceint d'une couronne de lauriers était aussi l'emblème personnel de Jean-Bedel Bokassa, dictateur et ex-empereur autoproclamé de la Centrafrique, puis destitué en 1979. Y a t'il un lien entre ces symboles, ce n'est pas impossible.
 Cet emblème semble avoir encore, ou au pire avoir eu un caractère officiel, puisque nous pouvons le voir appliqué à plusieurs endroits sur les faces du monument (photo ci-contre) dédié à Barthélémy Boganda , au milieu d'une place et d'une avenue portant son nom. Barthélémy Boganda fut un prêtre puis un homme politique centrafricain, artisan de l'indépendance du pays dans les années '1950, un territoire qui s'appelait l'Oubangui-Chari au sein de l'Afrique Équatoriale française.

Quelques années plus tard après la rédaction de ce sujet sont apparues (vers 2017/2018) de meilleures reproductions de l'emblème avec une résolution correcte. On a même cru bon l'intégrer dans une forme en écu pour lui donner un aspect plus solennel.
 

 origine des images : twitter.com/mbangui (ci-dessus,à gauche)   et  www.facebook.com/mairiedebangui.mairie  (ci-dessus, à droite)

Et pour finir une utilisation administrative sur un cachet officiel de la mairie :
 

capitale n° 23 - Bangui


Bangui est la capitale de la République Centrafricaine. Elle est située sur les rives de l'Oubangui, un affluent du Congo qui marque la frontière avec la République Démocratique du Congo.

Population  :  740 000   hab. (2011)

En 1889, le Français Michel Dolisie décide d’établir dans la région de Bangui, alors habitée par les Banda-Ndri et baignée par l’Oubangui, un petit poste militaire. Stratégiquement placée sur la route des expéditions françaises, la ville ne cesse de croître et devient la capitale administrative du territoire français de l'Oubangui-Chari puis, en 1960, celle de la République centrafricaine indépendante. La ville est le théâtre de troubles graves à la fin des années 1970, lorsque Jean-Bedel Bokassa, devenu Bokassa Ier, couronné dans le stade de la ville, gouverne l'éphémère Empire centrafricain. Malgré la signature, en 1997, des accords de Bangui (censés pacifier le pays), la ville continue à vivre dans l’insécurité. Les atrocités et la guerre civile ont repris depuis 2013 opposant organisations rebelles, partisans de l'ancien pouvoir, et milices d'auto-défense, semant la mort dans les rues de la ville. C'est la maire de Bangui, Catherine Samba-Panza, qui a été élue chef de l'État de transition en Janvier 2014. L'ONU est chargée de maintenir un semblant d'ordre avec les troupes françaises notamment.

Située à flanc de collines boisées et surplombant l’Oubangui, Bangui est le principal port et le centre administratif et économique du pays : commerce du coton, du café, du bois et des diamants ; production d’arachides, de textiles, de produits en bois, de cigarettes et d’articles de cuir. Le centre, cœur économique de la ville, abrite le grand marché où se vendent les produits de l’agriculture du pays. La ville accueille en outre l'université de Bangui, ouverte en 1970.
Vue aérienne de Bangui, son axe principal, l'avenue Barhélémy Boganda et la rivière de l'Oubangui sur la gauche qui 
marque la frontière. Sur l'autre rive c'est la République Démocratique du Congo.
anciennes armoiries de la République Centrafricaine
au début de l'Indépendance (1958-1963)
"palé de quatre pièces, d'azur chargé en chef d'une étoile
 d'or, d'argent, de sinople et d'or, à la fasce de gueules 
brochant sur le tout".

carte postale montrant la cathédrale Notre-Dame de l’Immaculée Conception (inaugurée en 1937) et un blason aux couleurs du drapeau centrafricain (voir plus bas), mais erroné par rapport aux armoiries précédentes.


emblèmes de l'Université de Bangui, de facture très simpliste, mais officiels !

voir fragment de la lettre à entête ci-dessous :









capitale précédente  →   Bangkok
capitale suivante     →     Banjul








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