jeudi 1 janvier 2015

1er janvier 1515 - 2015 : 500ème anniversaire de la mort de Louis XII de France

 Séduisant et plutôt intelligent, il avait gagné le surnom enviable de «Père de son Peuple» lors des états généraux de 1506, en dépit de ses déconvenues dans les Guerres d'Italie. Il a été un souverain réformateur très populaire et s’est montré particulièrement attentif au sort des populations les plus modestes du royaume.

blason de France moderne :
 "d'azur à trois fleurs de lis d'or".















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Louis XII

armoiries de la ville de Blois  (Loir-et-Cher) telles qu'elles ont été rétablies par lettre
 patente sous la Restauration, le 8 mars 1817 :  "D’argent à l’écusson en abîme
d’azur chargé d’une fleur de lis d'or, accosté à dextre d'un porc-épic,
à senestre d'un loup de sable, contre-rampants et colletés d'or".
Le porc-épic se rapporte naturellement à la maison d'Orléans.
extrait d'un Armorial des Villes au XIXe s., folio 152 - Archives Nationales - Paris

Louis d'Orléans (•1462 - †1515).
Duc d'Orléans (1465-1498),
Duc de Milan (1499-1512),
Roi de Naples (1501-1504),
Roi de France (1498-1515).
(dynastie des Valois-Orléans).


Né à Blois, le 27 juin 1462, Louis d’Orléans est le fils très tardif du poète Charles d’Orléans, alors âgé de soixante-sept ans, et de Marie de Clèves. À l’âge de trois ans, il devient duc d’Orléans à la mort de son père. Élevé sous la tutelle assez rude de son cousin et parrain, le roi Louis XI, il est contraint par ce dernier d’épouser en 1476 sa fille, Jeanne de France, stérile et contrefaite, le roi espérant ainsi tarir toute possibilité de descendance dans la branche des Valois-Orléans.

Durant la minorité de Charles VIII, il est l’un des chefs du parti hostile à la régente, Anne de Beaujeu, et participe au conflit de la Guerre folle aux côtés de François II, duc de Bretagne. Capturé à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier (1488), il reste emprisonné jusqu’en 1491, puis, gracié par son cousin Charles VIII, avec lequel il participe à la première expédition d’Italie vers Naples (1494-1495), battant notamment la flotte d’Aragon à Rapallo, il est nommé gouverneur de Normandie.

armoiries de Charles, Duc d'Orléans et prétendant au duché de Milan,
 le père de Louis, titres qu'il a lui-même porté jusqu'à son couronnement en 1498 :
"Écartelé : 1 et 4, d'azur, à trois fleurs de lys d'or (Orléans); 2 et 3, d'argent,
à la guivre d'azur, issante de gueules et couronnée d'or (Milan)".
Collier de l'Ordre de la Toison d'or. Détail  extrait des "Statuts, Ordonnances et
 Armorial de l'Ordre de la Toison d'Or" Pays-Bas 1473.
(manuscrit enluminé), conservé à la Bibliothèque royale
(Koninklijke Bibliotheek) de La Haye, cote KB 76 E 10 →

Armoiries de Louis XII, roi de France, roi de Naples (écu de gauche), duc de Milan (écu de droite) (f°9r) -- détail des ornements d'une page enluminée extraite du manuscrit " De laudibus Galliae [Chants en l'honneur de Louis XII], par Giovanni Michele Nagonio, dit Michel Nagonius, avant 1518 - BNF Paris  Ms Latin 8132  →

armoiries de l'union de Louis XII et d'Anne de Bretagne
base du traité d’union perpétuelle de la Bretagne et de la France en 1532
À la mort du roi Charles VIII, qui n’a pas laissé d’enfant survivant, il monte sur le trône de France et, décidé à assurer la continuité de sa lignée, obtient du pape Alexandre VI Borgia l’annulation de son premier mariage pour pouvoir épouser la veuve du roi défunt, Anne de Bretagne, et conserver ainsi le bénéfice de l’union personnelle du duché avec le royaume de France. Anne de Bretagne a donc été  reine consort à deux fois consécutives pour les intérêts de la politique du royaume.

Le porc-épic est l'emblème des Ducs d'Orléans et en particulier celui de Louis XII, il est omniprésent dans les pièces
et sur les façades du château de Blois, dont nous avons ici deux parmi les nombreux spécimens.
panoramique de la cour intérieure du château de Blois - photo  © Tango7174
portrait de Louis XII agenouillé, accompagné de saint Michel,
 de Charlemagne, de saint Louis et saint Denis.
tableau de Jean Bourdichon (1457 - 1521)
propriété du Getty Center - Los Angeles (U.S.A)

Petit-fils de Valentine Visconti, il se prévaut de cette filiation pour engager la France dans les guerres d’Italie et envahir le Milanais (1499) puis, avec l’aide de Ferdinand d’Aragon, le royaume de Naples (1501). Trahi par son allié, il doit évacuer Naples en 1504, et conclut avec Maximilien et Ferdinand Ier un arrangement selon lequel il renonce à ses prétentions italiennes et abandonne la Bourgogne contre la promesse du mariage de sa fille Claude avec le futur Charles Quint. Il dénonce cet accord dès 1506, choisissant de marier sa fille à son cousin François, duc d’Angoulême, afin que ni la Bretagne ni la Bourgogne n’échappent dans l’avenir à la France.

Prenant prétexte en 1507 d’un soulèvement des Génois, il reprend la guerre en Italie, et adhère à la ligue de Cambrai (1508) qui réunit contre les Vénitiens le pape Jules II, l’empereur Maximilien, Ferdinand d’Aragon et les ducs de Ferrare et de Savoie. Cependant, il ne tarde pas à se brouiller avec le pape, contre lequel Bayard remporte la victoire de La Bastide. Tandis que Louis XII convoque à Pise un concile pour déposer Jules II, ce dernier forme contre la France la Sainte Ligue, avec Venise, l’Espagne, l’Empire et l’Angleterre, coalition qui chasse les Français d’Italie et porte la guerre jusqu’en Bourgogne.

la très célèbre statue équestre de Louis XII, sur la façade extérieure du château de Blois
 avec le porc-épic et les initiales de Louis et d'Anne de Bretagne, en-dessous.

En matière intérieure, Louis XII, auquel sa popularité vaut le surnom de « Père de son peuple », s’emploie, conseillé par le cardinal d’Amboise, à réduire les impôts et à améliorer le fonctionnement de la justice, notamment par la codification des coutumes. Mécène, il favorise l’introduction de la Renaissance en France.

 Devenu veuf d' Anne de Bretagne le 9 janvier 1514, il se remarie le 9 octobre à Abbeville avec Marie d'Angleterre, la très jeune sœur du roi Henri VIII d'Angleterre, pour sceller sa réconciliation avec ce dernier et conclut la paix en 1514.

enluminure extraite de "l'Histoire généalogique des Rois de France, depuis les origines jusqu'à Louis XII [1501]", traduite du français
 en vieil allemand  par Johann von Morssheim (fol. 8 et suite).  Image du centre : en haut les armes et symboles du roi de
 France Louis XII, en bas celles des Comtes Palatins du Rhin (maison de Wittelsbach).
Édition : 1501-1600 - Bibliothèque nationale de France, Paris,  Département des manuscrits, Ms Allemand 84. →

Affaibli par l'âge, les excès et la goutte, il meurt le 1er janvier 1515, en l'hôtel des Tournelles à Paris. Les partisans du futur François Ier répandent la rumeur sur sa sénilité, son impuissance et le fait qu'il se serait épuisé dans la chambre à coucher à force de vouloir concevoir un fils avec Marie d'Angleterre. Il laisse le trône à son cousin et gendre François de Valois-Angoulême, sous le nom de François Ier, qui est l'époux de sa fille aînée Claude, duchesse de Bretagne.





                            Herald Dick

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